Armelle Chaumaz Orthophoniste
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La dyslexie  en 5 questions

2/7/2019

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"Dyslexie" voilà un mot que tout le monde connaît aujourd'hui.  Mais on entend tellement de choses à son sujet qu'il est parfois difficile de s'y retrouver...
Suite à la semaine de sensibilisation à la dyslexie organisée par la Fédération Nationale des Orthophonistes (FNO) du 21 au 27 janvier 2019, j'ai eu envie de rédiger un article simple répondant à 5 questions essentielles :
  • Qu'est-ce que la dyslexie ?
  • Quelles en sont les causes ?
  • Comment la repérer ?
  • Comment intervenir auprès d'un enfant dyslexique ?
  • Comment accompagner l'enfant dyslexique et sa famille ?
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Apedys de Haute-Normandie

1) La dyslexie : qu'est-ce que c'est ?

La dyslexie est un trouble spécifique de l'apprentissage de la lecture chez un enfant ayant bénéficié d'un enseignement du langage écrit. Ce trouble se caractérise par une difficulté à identifier les mots et/ou à les décoder les mots.
  • Identifier les mots, c'est les reconnaître de façon "globale" sans les déchiffrer. Par exemple : CHAT, c'est une séquence de lettres que j'ai déjà vue, ça se dit "chat".
  • Décoder les mots, c'est reconnaître les lettres, les convertir en phonèmes et les fusionner. Par exemple, dans CHAT, les lettres C et H font le son /ch/, la lettre A fait le son /a/, la lettre T ne se prononce pas, /ch/ + /a/ , ça fait "cha".
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Alors, j'identifie ou je décode ?
www.golem13.fr

Mécanismes de lecture et types de dyslexies

Identifier un mot est plus rapide que le décoder mais ces deux mécanismes sont complémentaires : j'identifie rapidement les mots que je connais déjà dans ma bibliothèque interne mais je dois recourir au décodage phonologique à chaque fois que je rencontre un mot nouveau.
Une défaillance de l'un ou de l'autre mécanisme va donner des formes de dyslexie différentes :
  • Dyslexie visuo-attentionnelle
  • Dyslexie phonologique

Données de prévalence

On estime aujourd'hui La dyslexie touche 3 à 5% de la population [1]. Ce chiffre est stable en France comme dans le reste du monde (et donc en Suisse).​
La dyslexie touche davantage les garçons que les filles mais les causes à la base de cette différence sont encore inconnues.
Photo
www.lewebpedagogique.com

La dyslexie, qu'est-ce que ce n'est pas ?

En voilà une drôle de question... Pourtant, il est important de différencier la dyslexie d'autres problèmes. En effet, la dyslexie, ce n'est pas un simple retard d'acquisition de la lecture, ni un retard scolaire global, ni un trouble psychologique, ni un déficit intellectuel. Ni même une maladie.

2) Quelles sont les causes de la dyslexie ?

Dans la classification internationale [2], la dyslexie appelée "trouble spécifique de l'apprentissage de la lecture" fait partie des troubles neurodéveloppementaux. Elle a donc quelque chose à voir avec le cerveau...
Selon Franck RAMUS, Directeur de recherches au CNRS, les recherches actuelles en neurosciences montrent que "le cerveau des personnes dyslexiques présente des différences assez subtiles par rapport au cerveau des personnes non dyslexiques". La piste génétique est également explorée car 50% des enfants dyslexiques ont des antécédents familiaux.​
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Dr. Michel HABIB, conférence à Toulouse, 2013

3) Comment prévenir et repérer la dyslexie ?

Le diagnostic de dyslexie ne peut pas être posé avant que l'enfant apprenne à lire. La classification internationale [2] précise que le diagnostic ne peut être posé qu'à 3 conditions :
  1. si l'enfant ne présente aucun trouble perceptif (vision /audition) 
  2. si l'enfant a bénéficié d'un apprentissage de la lecture
  3. si l'enfant a bénéficié de 6 mois de mesures pédagogiques ciblées sans faire de progrès

Il est néanmoins possible de déceler des facteurs de risques de la dyslexie avant l'entrée au CP : Un enfant avec un retard de langage oral présente "un facteur de risque de 80% de développer ultérieurement des difficultés d'apprentissage du langage écrit" [3].
En effet, un faible niveau de vocabulaire en maternelle aura des effet délétères sur la mise en place future du mécanisme d'identification rapide des mots.  De même, des difficultés en phonologie (par exemple, pour segmenter un mot en syllabes) limiteront la mise en place du mécanisme de décodage phonologique à l'écrit.

D'autre part, il est aujourd'hui possible de détecter la réduction de l'empan visuo-attentionnel dès la classe de grande section de maternelle grâce à des tests spécifiques [4].

Il est donc important de repérer les enfants qui présentent ces difficultés dès la maternelle et de leur proposer une stimulation/rééducation adaptée avant l'entrée au CP.
Photo
www.naitreetgrandir.com

4) Comment intervenir auprès d'un enfant dyslexique ?

​Lorsque le diagnostic de dyslexie est posé, une rééducation orthophonique peut être proposée à l'enfant. Cette rééducation est construite sur mesure pour chaque enfant en fonction de ses points forts, de ses points faibles et de ses centres d'intérêt. Elle  vise à :
  • développer les compétences déficitaires (phonologie, conversion graphème-phonème, empan visuo-attentionnel, etc.)
  • mettre en place des stratégies de compensation
Il existe pour cela différentes méthodes de rééducation que l'orthophoniste choisira en fonction de sa formation et du profil de l'enfant.
Photo
www.defimedia.info

5) Comment accompagner l'enfant et sa famille ?

Le parcours scolaire d'un enfant dyslexique est rarement un long fleuve tranquille... Bien souvent, l'enfant et sa famille nécessitent accompagnement et soutien.

Les différents intervenants (orthophoniste, enseignant, médecin, autres rééducateurs, psychologue, associations de parents, administration, etc.) travaillent en partenariat pour que, malgré la dyslexie, l'enfant puisse s'épanouir à l'école, y suivre une bonne scolarité et développer son estime de soi. Il pourra s'agir de conseils, d'adaptations pédagogiques pour la scolarité et les examens, d'aides compensatoires techniques (par exemple, un ordinateur avec un logiciel spécifique) ou humaines, d'aides financières ou de soutien psychologique.
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www.dys-positif.fr
Dans les cas les plus sévères, la dyslexie peut s'avérer un véritable handicap (même s'il est "invisible"). En France, il est possible de faire reconnaître ce handicap auprès des Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH) pour bénéficier de mesures spécifiques.

Mais terminons sur une note plus légère : quel que soit la sévérité de la dyslexie, il est important de considérer l'enfant dans toutes ses potentialités. Nombreux sont les enfants dyslexiques qui ont réussi dans la vie et qui sont devenus des adultes épanouis. Ce n'est pas Christelle CHANTREAU-BECHOUCHE qui vous dira le contraire ! Son expérience personnelle avec la dyslexie et son livre "Le manuel de survie pour les parents (et les profs) pour mieux vivre au quotidien les troubles du langage et des apprentissages" vous donneront envie d'aller de l'avant avec humour et sérénité. 
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www.livre.fnac.com

Notes et références bibliographiques

[1] Dyslexie, dysorthographie, dyscalculie : Bilan des données scientifiques, INSERM, Rapport d'expertise collective, 2007,
en ligne 
http://www.ipubli.inserm.fr/handle/10608/73
[2] DSM-V : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 2015, Elsevier Masson
[3] Exalang, C.THIBAULT et C. HELLOIN, 2010, HappyNeuron
[4] Evadys, S. VALDOIS, E.GUINET, J-L. EMBS, 2017, HappyNeuron
[5] Maisons Départementales des personnes handicapées w
ww.mdph.fr
[6] Le manuel de survie pour les parents (et les profs) pour mieux vivre au quotidien les troubles du langage et des apprentissages, C. CHANTREAU-BECHOUCHE et M. CARLIER, 2018, Josette Lyon
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